Qu’est-ce que la stigmatisation?

On entend par stigmatisation les attitudes et les croyances négatives ciblant une personne ou un groupe de personnes en raison de leur situation personnelle. La stigmatisation englobe la discrimination, les préjugés, les jugements, l’exclusion ainsi que l’application d’étiquettes négatives et de stéréotypes.

La stigmatisation peut être fondée sur les attributs (p. ex. le revenu, l’éducation, le logement ou la race) ou les comportements (p. ex. la consommation de substances ou la sexualité). Figurent parmi les conséquences possibles de la stigmatisation l’isolement, une mauvaise estime de soi et une mauvaise santé mentale. La stigmatisation à l’égard d’une certaine personne ou d’un certain groupe peut changer au fil du temps à mesure que les croyances et les attitudes sociétales changent.

 

Jetez un coup d’œil aux liens et aux renseignements ci-dessous pour en apprendre davantage sur la stigmatisation entourant la consommation de substances.

Quels sont les différents types de stigmatisation?

Quels sont les cinq éléments clés de la stigmatisation entourant la consommation de substances?

Quelles sont les répercussions de la stigmatisation entourant la consommation de substances sur les personnes qui consomment?

Le langage peut promouvoir ou exacerber la stigmatisation. Comment puis-je m’assurer que les mots que je choisis ne sont pas stigmatisants?

Comment les membres de la communauté et les organismes peuvent-ils lutter contre la stigmatisation entourant la consommation de substances?  

Je veux en savoir plus long sur la stigmatisation entourant la consommation de substances. Quelles ressources recommandez-vous? 

 

Quels sont les différents types de stigmatisation? 

Il existe plusieurs types de stigmatisation, notamment les suivants :

  • La stigmatisation sociale nourrit et soutient les suppositions et les stéréotypes négatifs concernant d’autres personnes (elle peut être verbale ou physique). Par exemple, mettre sous clé ses objets de valeur avant de recevoir une personne qui consomme des substances ou traiter les personnes de droguées.
  • La stigmatisation institutionnelle (structurelle) se produit lorsque les suppositions et les stéréotypes ont une incidence sur les politiques publiques, les pratiques et les décisions touchant le financement. Exemples : lignes directrices concernant le traitement ou pratiques d’embauche qui excluent les personnes qui consomment des substances.
  • L’autostigmatisation (stigmatisation internalisée) se manifeste lorsque les personnes qui consomment des substances adoptent des suppositions et des stéréotypes négatifs à leur propre égard. Elles éprouvent un profond sentiment de honte et finissent par avoir l’impression qu’elles sont « mauvaises » ou qu’elles ne « méritent » pas les services ni le respect des autres. Dans bien des cas, ces personnes se disent « à quoi bon essayer de m’expliquer », parce que, de toute façon, les autres les traiteront de menteurs.
  • La stigmatisation par association existe lorsqu’on fait des suppositions ou qu’on applique des stéréotypes fondés sur l’association avec des personnes ou des groupes stigmatisés. Il pourrait s’agir de fournisseurs de services ou d’intervenants en réduction des méfaits qui travaillent auprès de personnes qui consomment des substances ou, encore, de membres d’une famille qui comptent parmi eux une personne qui consomme des substances.

Quels sont les cinq éléments clés de la stigmatisation entourant la consommation de substances?

Il y a cinq éléments clés qui contribuent à la stigmatisation entourant la consommation de substances. Il s’agit des éléments suivants :

  1. Blâme et jugement moral : C’est croire que la consommation de substances est un choix. Les personnes qui consomment des substances se font souvent dire « tu n’as qu’à refuser » et on les tient responsables de leur consommation et des maladies infectieuses qu’elles contractent en raison de la consommation de substances.
  2. Criminalisation de la consommation de substances : Les personnes qui consomment des substances ne sont pas bien traitées; on les juge et on les étiquette en raison de la criminalisation de la consommation. Dans la société, la consommation de substances est considérée comme une affaire criminelle plutôt que comme un problème de santé publique. Dans bien des cas, quand des personnes qui consomment des substances commettent des actes criminels non violents, on les emprisonne plutôt que de leur fournir les ressources et les mesures de soutien dont elles ont besoin.
  3. Pathologisation de la consommation de substances : Pathologiser les personnes qui consomment des substances, c’est supposer qu’elles sont malades et qu’elles ne peuvent pas s’aider. Par conséquent, on croit savoir ce qu’il y a de mieux pour ces personnes. La pathologisation de la consommation de substances laisse aussi entendre que le traitement générique fonctionne (un seul modèle qui convient à tous) et qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez les personnes qui consomment des substances.
  4. Condescendance envers les personnes qui consomment des substances : Il arrive souvent que les personnes qui consomment soient traitées avec condescendance, dénigrées ou traitées comme des citoyens de seconde classe. Ce comportement se manifeste par le langage ainsi que par les suppositions concernant les besoins et les expériences des personnes qui consomment des substances. Les personnes comme les fournisseurs de services, les membres de la famille ou les amis ont l’impression de savoir ce qu’il y a de mieux pour les personnes qui consomment des substances et leur disent souvent quoi faire plutôt que de leur demander leur opinion et de les faire participer à la prise des décisions.
  5. Peur et isolement par rapport aux drogues : Cet élément comporte deux volets, soit la peur liée à la consommation de substances qui découle des campagnes et des messages axés sur la peur, comme « voici une image du cerveau sous l’effet de drogues » ainsi que la peur des personnes qui consomment des substances. Les gens finissent par avoir peur de parler de la consommation de substances et croient que les personnes qui consomment des substances sont agressives ou dangereuses

Quelles sont les répercussions de la stigmatisation entourant la consommation de substances sur les personnes qui consomment?

La stigmatisation entourant la consommation de substances a toutes sortes de répercussions sur les personnes qui consomment, entre autres :

  • Honte et jugement internalisé
  • Isolement
  • Peur de se faire étiqueter comme une personne qui consomme des drogues
  • Faible estime de soi
  • Réduction du sentiment de l’autonomie
  • Consommer en secret de peur de se faire arrêter
  • Incarcération pour des actes criminels non violents
  • Participation accrue à des comportements à risque étant donné qu’elles sont déjà considérées comme des criminelles
  • Avoir accès à moins de services ou avoir peur d’utiliser les services
  • Frustration à l’égard d’elles-mêmes si elles ne parviennent pas à modifier leur comportement
  • Les gens ont moins tendance à parler de la consommation de substances, ce qui exclut davantage les personnes qui consomment des substances.
  • Les personnes qui consomment des substances vivent en communauté avec d’autres personnes qui consomment; par conséquent, il peut être difficile de modifier leur comportement.
  • Réduction des possibilités sur le plan de l’emploi, de l’éducation et des soins de santé

Le langage peut promouvoir ou exacerber la stigmatisation. Comment puis-je m’assurer que les mots que je choisis ne sont pas stigmatisants? 

Il existe beaucoup de langage stigmatisant entourant la consommation de substances. Ce langage est négatif et déshumanisant. Certains mots sont tellement ancrés dans l’usage qu’on ne se rend pas compte de leur connotation stigmatisante. En interagissant et en travaillant avec des personnes qui consomment des substances, il est important de bien choisir ses mots. Il faut aussi prêter attention à son langage corporel, lequel peut transmettre des messages différents. Il existe quatre lignes directrices clés qui peuvent contribuer à guider le choix des mots et à réduire l’utilisation d’un langage stigmatisant lorsqu’on aborde la consommation de substances. Il s’agit des quatre lignes directrices suivantes :

  1. Utiliser un langage axé sur la personne d’abord (p. ex. « une personne qui consomme des substances » au lieu de « consommateur de drogues »).
  2. Utiliser un langage qui reflète la nature médicale des troubles liés à la consommation de substances (p. ex. « trouble lié à la consommation de substances » au lieu de « drogué »).
  3. Utiliser un langage qui met le rétablissement en valeur (p. ex. « a choisi de ne pas le faire » au lieu de « non conforme »).
  4. Éviter les expressions argotiques ou idiomatiques (p. ex. « positif » ou « nouveau » au lieu de « sobre »).

Vous trouverez ci-dessous des ressources portant sur le langage non stigmatisant.

Comment les membres de la communauté et les organismes peuvent-ils lutter contre la stigmatisation entourant la consommation de substances?

La lutte contre la stigmatisation entourant la consommation de substances peut se faire à plusieurs niveaux, y compris sur le plan de la personne, du personnel, de l’organisme et de la communauté.

Sur le plan de la personne :

  • Utiliser un langage non stigmatisant.
  • Susciter des conversations ouvertes et honnêtes avec des personnes qui consomment des substances.
  • Respecter toutes les personnes et les reconnaître en tant qu’individus.
  • Éviter d’utiliser des approches systématiques quand on travaille avec des personnes qui consomment des substances.
  • Découvrir les causes fondamentales (p. ex. logement, soutien, revenu ou mauvais traitements) de la consommation de substances et en parler.
  • Participer à des activités axées sur l’éducation et le développement personnel entourant la consommation de substances.

Sur le plan du personnel ou de l’organisme :

  • Offrir au personnel des séances d’éducation et de formation sur la consommation de substances et participer à des séances de la sorte.
  • Offrir au personnel et aux clients des moyens de fournir une rétroaction sur les services, les politiques et les expériences avec le personnel.
  • Évaluer les politiques et les procédures en place dans le milieu de travail pour s’assurer qu’elles sont inclusives et non stigmatisantes 

Sur le plan de la communauté :

  • Mettre sur pied dans la communauté un conseil consultatif composé de personnes qui consomment des substances.
  • Soutenir et créer des campagnes d’éducation et de sensibilisation.
  • Revendiquer la modification de politiques afin d’éliminer la stigmatisation institutionnelle.
  • Participer à des événements communautaires de lutte contre la stigmatisation et organiser des événements de la sorte.
  • Recruter des personnes ayant un vécu en matière de consommation de substances pour soutenir les activités communautaires 

Je veux en savoir plus long sur la stigmatisation entourant la consommation de substances. Quelles ressources recommandez-vous?

Jetez un coup d’œil aux ressources ci-dessous :

 

 

Adapted with permission from North Bay Parry Sound District Health Unit.

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